Plume libre Mars 2010

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PHILEMON ET BAUCIS

Deux arbres enlacés dialoguaient dans la forêt
Depuis tout ce temps qu’on se connaît
Me diras-tu un jour si tu m’aimes dit l’un
L’autre répondit :
Cet hiver quand tu as prit froid,
Que ton tronc se desséchait et que tes branches tombaient
J’ai posé mes rameaux sur tes écorces pour les réchauffer
J’ai veillé et même prié, la tête enfouie dans ta souche
Pour que tu ne me voies pas pleurer
Je suis resté près de toi comme une sentinelle fidèle à son poste
Guettant le moindre rai de lumière qui pourrait te ranimer

De l’aube naissante au crépuscule flamboyant
Je ne compte plus les lunes et les soleils
Qui se sont dessinés sur nos rides
Depuis que nous habitons le même ciel

Sens- tu comme moi le printemps qui revient
Pour colorer de vert nos ramures ?
Bientôt les oiseaux viendront  se nicher dans tes draps
Et je serai heureux de voir que tu es si belle
Que tu les attires à toi, qu’ils te font confiance pour bercer leurs petits
Chaque fois que je te frôle, je fais très attention à ne pas te faire de l’ombre
Parce que je veux que tu resplendisses à mes côtés
Que tu croisses et que je grandisse

Toute parcheminée, je t’aime
Parce que tu m’ouvres l’espace
Il y a de l’air qui virevolte entre nous
Brise légère qui nous effleure dans ce soleil parfumé
La sens-tu comme moi ?

Naturellement je t’aime
Sans te mentir et sans tricher
Je me sens Moi-même près de Toi-autre
Pas captif mais captivé
Pas maître mais semblable
Pas étranger mais reconnu
Pas collé à toi mais AVEC toi
En vis-à-vis
Simplement
Pour mieux te regarder

 

 

Joëlle Dederix